Mercredi 12 Novembre
Le départ de Suisse n’a pas été facile. C’est un peu notre dernier bout de famille qu’on quitte en partant de chez Alice et Fabian. Après une journée chez eux nous avons repris pas mal de force, beaucoup de chaleur, et probablement quelques kilos aussi grâce à leur généreuse fondue suisse et leurs petits plats délicats. Comme l’année dernière, la pluie en plus, nous avons avalés les premiers kilomètres à une allure d’escargot sur du faux plat, les roues semblant coller au bitume. Coûte que coûte il faut avancer. Cette fois ci nous arriverons à faire 50 km avant de planter la tente sous la pluie. Notre première nuit à la belle étoile (enfin !). Nous en ferons 6 au total, jusqu’à Marseille, dont une dans un camping. Avec la nuit qui tombe progressivement dès 17h nous sommes installés très tôt, si tôt que, au fond de nos duvets pour nous réchauffer, il nous arrive de nous endormir sans dîner …
Jeudi 13 Novembre
Une amie Audrey nous accueille à midi dans son salon de thé « Aux délices de Mademoizelle » à Chambéry où Johan nous rejoint un peu plus tard. 30 kilomètres plus loin c’est chez eux, à Pontcharra, qu’on pose nos sacoches et qu’on sèche les duvets encore humides de la nuit précédente. La tente nous protège efficacement de la pluie mais sa ventilation n’est pas excellente et la condensation finit par tremper pas mal les affaires disposées contre la toile intérieure. La soirée passe trop vite, on hésite à rester une journée de plus comme ils nous le proposent gentiment. Mais il fait beau le lendemain et nous voudrions en profiter pour avancer avant les jours de pluie qui sont annoncés.
Vendredi 14 Novembre
On repart donc direction Grenoble, même un peu plus loin car nous serons hébergés chez Monique et Marc à Tullins grâce à warmshower. Entre départementales et pistes cyclables, le tout en descente, nous avançons à bonne allure et, même si nous ne sommes accueillis qu’à 18h30, c’est à 15h30 que nous arrivons en ville. On patiente au café ‘Atypique’, qui porte très bien son nom, où Luigi nous accueille les bras ouvert en sortant de sa sieste. Une bonne douche et quelques vêtements propres plus tard Monique et Marc nous font découvrir les spécialités locales, ou pas, à base de verveine et soignent (essayent de soigner !) même la vilaine toux d’Eric avec du jus d’un citron et du miel.
Samedi 15 Novembre
Nous repartons les sacoches remplies de feuilles de verveine et de viennoiseries. On pourrait encore un peu déambuler dans la ville, faire un tour au marché hebdomadaire qui se tient sur la place …mais au lieu de saisir l’instant on est déjà dans les kilomètres qui suivent. On s’en voudra pendant quelques kilomètres encore de ne pas savoir saisir ces occasions. Ca restera la leçon de cette journée.
On traverse des kilomètres de noyeraies sous la grisaille. Mais les petites montées nous usent plus vite que les grandes. On s’arrêtera rapidement dans un camping au bord de la route, comme un signe alors que nous commencions à nous demander où nous allions pouvoir dormir.
Dimanche 16 Novembre, Lundi 17
On se fait avoir comme des débutants en débarquant 15 minutes après la fermeture des magasins à Crest. Nous repartons vers Saoù où nous nous attardons au marché des fruits d’hiver. Plusieurs personnes viennent nous interroger sur nos montures car on ne passe pas inaperçu sur les places bondées. Jean-Jacques nous fait découvrir son pain d’épice, et nous offre un énorme morceau après nous avoir questionné sur notre projet. Grâce à lui c’est Noël dans notre bouche !
Il faut planter la tente avant qu’il ne pleuve, et avec le risque d’innondation et de crue c’est au sommet d’une colline que nous nous installons, bien à l’abri des regards. Nous y resterons 2 nuits puisque la météo n’est pas très bonne. On en profite pour reposer les genoux, bouquiner et laisser la tente sécher au soleil.
Mardi 18 Novembre
Manque de bol au moment du réveil, alors que la tente était sèche, il recommence à pleuvoir ! On ne peut pas toujours compter sur les prévisions météorologique … On ne se démonte pas et on reprend la route direction Vaison-la-Romaine. Trop optimiste Charlotte pensait pouvoir aller au camping mais ils sont tous fermés. On file alors à l’hôtel ce qui nous permettra finalement de visiter la cité médiévale de nuit, sans âme qui vive hormis un chat qui nous servira de guide.
Mercredi 19 Novembre
On se rapproche du Sud et le soleil se fait de moins en moins timide. On traverse des champs de lavande et des vignes. On campe dans les Alpilles au milieu des plants de thym et de romarin qui nous font réaliser que nous sommes enfin en Provence.
Jeudi 20 Novembre
Au petit matin alors que nous rangeons la tente, on entend un bruit de cloches …. Des vaches ? Non. Des chèvres peut être ? En fait ce sont des chiens et des chasseurs. Il y a des « risques » que nous n’avions pas envisagés en voyageant en automne ! On croisera d’ailleurs un jeune couple de chasseurs un soir près de Martigues. Ils seront de bon conseil pour être sûr que nous ne nous fassions pas tirer dans les pattes alors qu’est chassée la bécasse…
Sous un ciel couvert on fait un détour par les Baux-de-Provence. Les cuisses piquent en montée mais la route pour y arriver et la déambulation dans ses ruelles valaient largement la peine de transpirer un peu.
Vendredi 21 Novembre
Nous sommes arrivés en un morceau à Marseille, peu de temps après avoir franchi les 1000km. On retrouve la ville, les citadins un peu nerveux au volant en longeant des autoroutes et des gares maritimes. L’arrivée en ville n’est jamais une partie de plaisir mais on sait que c’est pour retrouver des amis. Au programme : calanques, MUCEM, Notre Dame de la Garde, route des crêtes, Cassis, tarot et moules à la Guiness !
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