Made in Italy

Focaccia for ever

Partagés entre l’euphorie du passage de la frontière Italienne, et le ras le bol de pédaler mouillés, on avance quand même à bonne allure. Les villes se font plus colorées, les façades sont animées grâce à des peintures en trompe l’œil.

Ca et là, on entend les premières phrases, où les r roulent, où la langue semble presque chanter. On met pas mal d’anglais, un peu de français, tout en glissant un soupçon d’italien lorsqu’on demande notre route. Malgré cette cuisine douteuse on arrive à se faire comprendre, et à trouver une piste cyclable qui nous mène royalement par la côte à San Remo, et même un peu plus loin.

Lorsqu’on la quitte après 26 km de bons et loyaux services, c’est pour continuer sur la côte, mais avec les voitures cette fois. Ca monte, ça descend, ça remonte , et ca redescend … heureusement sans trop de dénivelé à chaque fois. La circulation n’est pas très dense et on pédale assez facilement, surtout que le soleil fait son grand retour! Mais les paysages sont assez inégaux. Autant on apprécie la côte sauvage et ces villes accrochées aux falaises, autant on passe par des quartiers qui semblent totalement abandonnées à cette saison.

La route côtière n’est donc pas toujours magnifique mais les montagnes qui se dressent le long ont vite fait de décourager les plus téméraires. On hésitait à y faire un petit tour mais des travaux dans un tunnel se sont chargés de la décision. En bref, un tunnel de 600 mètres en travaux, c’est un détour de plus d’une heure et de 300 mètres de montée.


On arrive à Genova le mercredi soir. On y déguste notre premier cappuccino, mais on découvre aussi les danses folkloriques du Poitou grâce à Gianluca, notre hôte couchsurfer. C’est ainsi qu’on part danser à 20h, après avoir monté vélos et sacoches au 4ème étage sans ascenseur … c’est à dire qu’à 20h on se couche en général! Mais on a bien fait de l’accompagner. Cela nous a permis de découvrir qu’Eric pouvait danser, que Charlotte n’avait pas tant que ça le rythme dans la peau, mais surtout de rencontrer et de discuter avec les compagnons de danse tous aussi sympathiques les uns que les autres.

Le jeudi nous quittons Genova avec quelques foccacia au pesto (subtil croisement des deux spécialités de la ville) dans les sacoches. A-t-on trop mangé à midi, ou les montées de fin de journée nous ont-elles coupé les pattes? Toujours est-il qu’on arrive à Lavagna assez tard. Heureusement que l’office du tourisme est ouvert et nous indique les trois campings de la ville. Ils sont en hauteur forcément, mais la vue demain matin sera d’autant plus belle, ou pas! Car le premier est fermé et le gardien du deuxième camping ne semble pas disposé à nous accueillir. Il fait nuit et nous abandonnons l’idée de vérifier le dernier qui se trouve plus loin encore, plus haut aussi, pour se rabattre sur le premier hôtel que nous trouvons en ville.
Il nous est difficile de trouver des endroits pour poser la tente discrètement. Bloqués entre la mer et la montagne on se rabat sur les campings. Notre budget s’en souviendra probablement!

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Au petit matin, après avoir bien profité du petit déjeuner inclus, cap sur les Cinque Terre dont nous avons tant entendu parler, depuis Strasbourg à Marseille. Puisque nous souhaitons les visiter –à pied vu le relief-, c’est dans le seul camping ouvert de Levanto que nous plantons la tente, après 600m d’une belle descente.

Depuis notre arrivée en Italie, chaque camping comprend son lot de félins, nonchalamment couché sur l’imprimante de l’accueil, ou sur le terrain pour vérifier la conformité de l’installation, pour le plus grand bonheur de Charlotte.

La tente y restera en place pour deux nuits consécutives, le temps de prendre un train direct pour Riomaggiore et de revenir tantôt à pied par les sentiers, tantôt par les rails en faisant des sauts de puces d’une ville à l’autre. Le soleil fait ressortir le relief de la roche et les couleurs des villes. Les ruelles apparemment bondées en été sont désormais vides. On a même eu le droit à une petite visite guidée par une ancienne habitante, qui nous propose ensuite de nous héberger à Pise. Après avoir longuement hésité on décide de ne pas faire ce détour et de commencer notre route vers l’est.

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Le dimanche matin, direction Parma. On doit traverser la chaine des Apennins du nord, petites montagnes qui nous séparent de la plaine du Pô. On grimpe tranquillement les milles mètres en deux jours. On trouve enfin des spots pour bivouaquer. Et le mardi matin, quelle surprise!!! Il pleut! Après cinq jours consécutifs sans gouttes (ok, c’est faux, on a eu quelques petites averses par ci par là mais pour le moral des troupes on va les oublier). Cette fois ci il pleut pour de bon, mais on ne se fera pas avoir, on attend patiemment et ça tombe bien, ça s’arrête vers 10h. En deux temps trois mouvements, c’est à dire une bonne heure, la tente est rangée, les sacoches accrochées. On arrive sur la plaine, retour à la circulation. D’ailleurs, contrairement à ce qu’on pensait les automobilistes italiens conduisent très bien. En tout cas de notre point de vue ils font toujours attention à bien s’écarter pour nous dépasser. On aime bien l’Italie! Et on ne dit pas ça que pour la nourriture. Les cyclistes nous crient des « Ciao », les gens viennent nous poser des questions spontanément et nous proposent de l’aide quand on a l’air paumé. Bon c’est vrai que les pasta, les foccacia, les panettone, les pizzas et tutti quanti influencent notre vision tout à fait biaisée de ce beau pays.

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Arrivés à Parma on a un tout petit peu visité et on a acheté du parmesan. Après demain on devrait être à Verona où un appartement nous attend pour deux nuits, histoire de fêter dignement l’anniversaire de Charlotte.

La route jusqu’à Verona est originale : une mama italienne nous prend dans ses bras en nous couvrant de bisous, une plaine de Po comme son nom l’indique plate, un jeune faciste fan de dictateur moustachu nous trouve un endroit pour camper, et la tente gèle.

Sur ce, on est bien installé dans un petit appartement, on vient de se cuisiner un repas gargantuesque, et demain on fait les touristes à Vérona!

Galerie photos

15 Comments

  • nous sommes particulièrement sensibles à cette belle Italie que vous traversez !! je suis sûre que Dédé aurait fait l’effort de pédaler jusqu’à Parma uniquement pour se régaler de son fromage préféré !!
    belles photos et bonne rédaction, nous avons vraiment l’impression de voyager à vos côtés sans se fatiguer 🙂 on pense fort à vous. bisous à vous deux.

    • Si vous voulez il y a aussi des avions jusqu’à Venise, et du bon parmesan là bas aussi. En tout cas on est contents que les articles et les photos vous plaisent car … comment dire … nous ne sommes pas toujours du même avis à la rédac’. Gros Bisous

  • Vèrone est en vue, bientôt Venise, la Slovénie n’est plus très loin, je vois que le coup de pédale est assuré voire maîtrisé. De bien belles images pour parodier le regretté Thierry Roland…..
    Vous nous faites avec ces belles photos voyager avec vous, continuez c’est bien.
    On vous embrasse.
    Martine et Ricou

  • Hello,

    “Joyeux anniversaire” Charlotte
    “Il n’y a pour l’homme que trois évènements: naître, vivre et mourir.
    Il ne sent pas naître, il souffre à mourir et il oublie de vivre.” (Jean de la Bruyère)
    Pour l’instant, c’est plutôt la chasse aux calories et peut être vous éditerez à la fin de votre
    périple un guide du cycliste gourmand.
    Je vous embrasse et à tantôt
    Jacquou-net

  • Je vous suis et comme vos parents j ai l impression de voyager avec vous mais sans me fatiguer j admire votre courage continuez et surtout profitez aux maximum des bons moments passes ensemble bisous a vous deux et j oubliais j ai montre les photos à Mémère et pépère qui pensent beaucoup a vous

  • un très joyeux anniversaire Charlotte c’est super super ce que vous faites nous participons avec énormément de plaisir a votre périple gros gros bisous Malou/Christian

  • Superbes photos et commentaires et comme tous on voyage avec vous, on se régale de cette Belle Italie.
    Bientôt Venise et son charme unique , un petit tour en gondole!!!!!!!!!!!!!!!! peut être……………..
    Prenez bien soin de vous et continuez à nous charmer
    Gros bisous

  • Saluuut les courageux pédaleurs amoureux. Il est certain que de lire cet aventureux et beau voyage
    gourmand que vous faites nous donne envie de faire un sac et de vous rejoindre….. en voiture ancienne
    bien sûr ;-).
    On vous envoie plein de forces emballées dans un grand rayon de soleil. Take care !
    2 amis Belches

    • On a vu quelques anciennes ici où là (surtout des fiat 500) mais elles doivent se cacher en hiver. En tout cas ça donne envie de revenir en été et de profiter encore un peu plus des plaisirs que ces belles régions nous offrent ! Un jour peut être ?

  • Je rejoins complètement fabienne et Dédé, vous lire tout comme contempler vos photos (celle du matin dans la brume est somptueuse ) est vraiment agréable, et nous partageons votre voyage un peu a vos côtés. Continuez a nous faire saliver de cette expérience unique dans une vie. Je profite de tous les moments possible car ils seront beaucoup moins nombreux en 2015 pour vous suivre. A l’heure ou bon nombres de personnes se retrouvent en famille pour passer des fêtes de fin d’année, soyez en sur que nous aurons une pensée toute particulière pour vous le soir du 24 décembre où nous serons réunis. Bon courage pour la suite et faites bien évidemment attention a vous. Gros Bisous
    PS: un joyeux anniversaire a Charlotte en retard ^^

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