Quel sang froid !

Jurassic Park 3

Six pattes, deux ailes, deux énormes yeux, une trompe, un vol erratique. Impossible d’échapper à la torture de Dipterasaure ou plus communément appelée ici fuckinga flyrus.
Pourtant tout commence plutôt bien quand la police de Marla, point d’entrée de la piste d’Oodnadatta longue d’environ 600 kilomètres, nous offre six bières bien fraiches. La piste est en bon état, les paysages désespérément vides mais magnifiques, les heures de pédalage s’étalent du matin au soir. Cette année il a anormalement plu et le désert est étonnamment vert et fleuri, au lieu de l’habituel orange aride.

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On y croise d’étranges créatures rampantes mais la pire de toute vole. Dès que le soleil se lève elle nous envahit à la recherche de la moindre goutte d’humidité. Les yeux, le nez, la bouche pendant les repas, et tout le reste quand on essaye d’aller aux toilettes, rien ne leur échappe. Dipterasaure est partout, par centaines, tout le temps sauf la nuit, unique moment de répit dans des journées trop exténuantes pour en profiter. Une moustiquaire vissée sur la tête malgré des températures atteignant parfois les 40 degrés nous permet de survivre et d’admirer les paysages au travers des petits trous de la maille en nylon.

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Neuf jours de pistes, neuf jours de torture où les points de ravitaillements éloignés nous contraignent à transporter jusqu’à quarante litres d’eau. Mais neuf jours qui valent la peine, rien que pour réellement apprécier l’immensité de ce parc.

En entrant dans les monts Flinders quelques jours plus tard on quitte définitivement l’Outback. Après sept semaines on est soulagés de retrouver un peu de dénivelé, de la végétation autre que des buissons épars, et de découvrir une nouvelle espèce du parc : l’Emeusorus qui pour le coup, ressemble étrangement à un dinosaure, surtout lorsqu’il se met à courir en groupe à côté de nos vélos. Pour autant, le diptérasore est toujours là, infatigable alors que nous, on l’est de plus en plus. On trouve encore l’énergie d’admirer les Flinders en passant par une piste en bien mauvais état mais l’appel du repos a sonné.

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On enchaine les derniers centaines de kilomètres rapidement, battant notre record avec 140km en une journée. On traverse les vignobles de la vallée de Clare sous la pluie et le froid inhabituel à cette saison et on voit enfin devant nous la première vraie ville, porte de sortie du parc après plus de 4000 kilomètres : Adelaide.

Expérience inoubliable, probablement la plus dure physiquement et moralement du voyage. Néanmoins c’est à voir un jour dans sa vie, rien que pour sa faune. D’ailleurs on en a oublié un qui remplace le Dipterasore dès le crépuscule, finalement pas synonyme de répit : le moustiquops. Mais peut être que grâce à l’un d’entre eux, piégé dans l’ambre, dans quelques millions d’années il y aura un parc rempli de Charlottosorus et Ericosaure…

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12 Comments

  • Toujours autant de courage nous ne pouvons qu’àvoir de l admiration pour vous deux je pense que toute votre vie vous allez pouvoir raconter vos expériences et péripéties qui seront à jamais graver dans vos mémoires et que de belle choses à partager avec vos enfants bisous à vous deux et surtout tenez le coup malgré les difficultés que vous pouvez rencontrer

  • Hey ! Bravo pour vos 4000 bornes préhistoriques ! vos photos sont démentiellement belles !
    je ne saurai assez vous conseiller de rester loin d’une partie de la civilisation ou du moins de ce que par ici, on appelle, le monde”libre”. Celui-ci est devenu totalement dingue, ou con ou les deux….
    trump est président des USA ???!!! w.T.F. ?????? (parce que je peux pas le dire en vrai, ça ferait genre…).

    Mais heureusement vous êtes là, avec le récit de vos aventures et vos photos magnifiques, c’est une peu de grâce de ce monde à la con… Vous me remontez le moral ! Yipikaï ! Du coup je crois que je faire du Nutalak !
    Des wagons de bisous pour vous deux. Ecrivez souvent, siou-plait ! 😘

    • Et oui finalement les mauvaises surprises sont là où on ne les attend pas .Par exemple, nous on n’a pas vu venir ces f***ing mouches et elles nous ont bien pourri la vie. Et puis il y a toujours une bonne leçon à tirer de tout ça … pour ces bestioles je ne sais pas encore laquelle mais pour les Etats-Unis je laisse l’Europe y réfléchir …
      Des road trains avec 4 remorques pleines de bisous

  • Comme c’est ressourçant de vous lire.. ca nous change des primaires, du terrorisme, des élections, des grèves, de la morosité qui s’impose même si tu luttes.
    Des bisous des bisous des hug! 😉

    • Oui ici rien de primaire (pas même les couleurs), les seuls attentats sont ceux à la pudeur quand on se lave à la fraîche, pas d’élections car Eric et moi sommes un peu les dictateurs de notre blog, et si nos mollets font grève ça n’emmerde que nous. La morosité en général on la dissout dans un bol de pâtes au pesto au dîner et il n’en reste plus rien le lendemain matin.
      Tentés par le voyage à vélo ?

      des bisous et des high five !

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